12 February 2025
Temps de lecture : 2 min
109 milliards d’euros en France. 200 milliards dans l’Union européenne. Le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui s’est tenu cette semaine à Paris, a été marqué par des promesses d’investissements massifs. En particulier, pour construire des data centers, essentiels pour entraîner et faire tourner les derniers modèles d’IA générative.
Mais l’événement, qui réunissait une soixantaine de pays, a aussi débouché sur une déclaration finale peu ambitieuse – que les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont pas souhaité signer. Si celle-ci prône le développement d’une IA “durable et inclusive pour la population et la planète”, elle ne s’attarde pas sur les risques liés à la technologie. Un retour en arrière majeur par rapport au premier sommet organisé en juin 2023 à Londres.
Dario Amodei regrette ainsi une “opportunité ratée”. Pour le fondateur et patron de la start-up américaine Anthropic, “une plus grande urgence est nécessaire sur plusieurs sujets, compte tenu du rythme auquel la technologie progresse”. Il estime ainsi que “les discussions internationales sur l’IA doivent mieux prendre en compte les risques de sécurité croissants”.
De fait, l’annonce majeure du Sommet a eu lieu avant même son ouverture officielle. Dimanche, dans un entretien diffusé sur France 2, Emmanuel Macron a officialisé 109 milliards d’euros d’investissements “privés français et étrangers pour les prochaines années“. Une somme “équivalente” au projet Stargate, annoncé en janvier par OpenAI et Softbank à la Maison Blanche, qui vise à déployer 500 milliards de dollars en quatre ans pour bâtir des centres de données aux États-Unis.
Cette enveloppe est un agrégat d’une multitude de projets. Le plus important d’entre eux sera financé par les Émirats arabes unis, notamment par le fonds d’investissement MGX, déjà présent au sein de Stargate. Celui-ci vise à construire un “campus” dédié à l’IA, autour d’un immense data center. Investissement annoncé: 50 milliards d’euros.
De son côté, le fonds canadien Brookfield prévoit d’investir 20 milliards d’euros en France. Sur cette somme, 15 milliards sont destinés à la construction de centres de données par l’opérateur français Data4, que le fonds a racheté en 2023. Les cinq milliards restants seront consacrés aux “infrastructures associées”, en particulier énergétiques.
D’autres projets de data centers ont été officialisés par Amazon, par le géant américain du secteur Equinix ou encore par la plateforme de cloud britannique Fluidstack. Côté français, Iliad, la maison mère de Free, a confirmé sa volonté d’investir trois milliards d’euros dans l’IA. Et le spécialiste de l’IA générative Mistral AI a assuré qu’il allait “investir plusieurs milliards d’euros” dans un centre de données géant.
Parallèlement aux projets français, l’Union européenne a officiellement lancé initiative InvestAI, qui vise à mobiliser 200 milliards d’euros d’investissements dans l’IA. 25% de cette enveloppe proviendront directement du budget communautaire. Le reste, soit 150 milliards d’euros, sera apporté par de grandes entreprises, par l’intermédiaire d’un programme baptisé EU AI Champions Initiative. Celui-ci regroupe déjà plus de 70 sociétés européennes.
“Ce sera le plus grand partenariat public-privé dans le monde pour le développement d’une IA fiable“, promet Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Bruxelles prévoit notamment de flécher 20 milliards d’euros vers son projet de “méga usines”, offrant la puissance de calcul nécessaire pour entraîner des modèles d’IA sans passer par un acteur américain du cloud. “La course à l’IA est loin d’être terminée”, veut ainsi croire Ursula von der Leyen.
Topics
LES NEWSLETTERS DU GROUPE INFLUENCIA : MINTED — LA QUOTIDIENNE INFLUENCIA — THE GOOD — WHAT'S UP ? MEET IN. RECEVEZ UNE DOSE D'EVENEMENTS, D'INNOVATIONS, MEDIA, MARKETING, ADTECH...
Je découvre les news !