Kamino Retail lève 1,25 million d’euros pour sa plateforme de retail media
Nicolas JaimesNouvelle levée de fonds dans le secteur du retail media ! Après Mimbi, c’est au tour de Kamino Retail, plateforme retail media “nouvelle génération”, d’officialiser une levée de pré-amorçage de 1,25 millions d’euros. Preuve que, si l’argent est plus rare dans l’adtech, le secteur du retail media continue de faire exception auprès des investisseurs.
Dans le cas de Kamino Retail, ce sont les fonds 50 Partners et Better Angle qui se sont laissés convaincre, au même titre que plusieurs “serial investisseurs” tels que Christophe Chausson, Emmanuel Brunet, Frédéric Halley, Richard Strul, Eryck Rebbouh & Bruno Kemoun, Philippe Besnard. Citons également quelques personnalités bien connues du marché, telles que Maxime Brunet et Alexis Mau (In the memory), Lawrence Taylor (Retail 4 Brands), Edouard Dinichert (TripleLift) et Samuel Baroukh (MonMarché.fr). Autant de profils desquels "nous attendons, au-delà de leur investissement, un réel partage de connaissance et d’expertise métier", précise l’un des cofondateurs, Elie Aboucaya.
Pour rappel, Kamino Retail a été fondé par quatre anciens de Storetail, pionnier du display retail media racheté par Criteo en 2018 : Elie Aboucaya, Marianne Schneider, Emmanuel Valette et Samir Daoud. Un quatuor qui lorgne un secteur qui pèse aujourd’hui près de 120 milliards de dollars dans le monde et n’a pas peur de montrer les dents au moment de s’attaquer au “petit nombre d’acteurs technologiques qui se partagent ce marché du retail media, sans pour autant totalement répondre aux enjeux de transformation digitale des retailers”, comme l’explique Marianne Schneider.
"Les retailers ne veulent plus d’une plateforme qui se cantonne à la monétisation retail media. Ils veulent que cette dernière leur permette également d’orchester leurs animations commerciales et opérations de trade marketing on-site”
C’est la thèse de Kamino Retail : les attentes des retailers en matière de retail media ont changé en même temps que le secteur a gagné en maturité. Ils veulent être plus autonomes sur le sujet et attendent de leurs partenaires technologiques, plus de souplesse et d’interopérabilité. “Surtout, ils ne veulent plus d’une plateforme qui se cantonne à la monétisation retail media. Ils veulent que cette dernière leur permette également d’orchester leurs animations commerciales et opérations de trade marketing on-site”, ajoute Marianne Schneider.
C’est la promesse de Kamino Retail, dont l’offre peut se décomposer en deux : une plateforme d’adserving multi-formats (display classique, vidéo et produit sponsorisé), qui a vocation à s’enrichir de nouvelles fonctionnalités de ciblage et de reporting, et un SSP, qui a lui vocation à se brancher aux principaux DSP du marché, pour connecter les retailers à la demande programmatique via des deals privés. “Nous avons réalisé, au cours de l’été, les premiers tests techniques avec un DSP Media qui se sont révélés très satisfaisants. Cela nous a permis de valider notre vision, ainsi que sa faisabilité technique – et d’engager des discussions avec les autres DSP Media et Retail Media”, précise Elie Aboucaya.
Les fonds levés vont permettre à Kamino Retail d’aller plus vite côté R&D. “Nous n’avons pas besoin d’une armée mexicaine pour développer notre plateforme SaaS mais de spécialistes aux compétences bien ciblées : front end, back end, UX, data”, précise Elie Aboucaya. La société a pris le parti de ne recruter que des profils seniors. “Ca a un coût mais c’est indispensable pour avancer vite et bien.” Ils sont aujourd’hui une dizaine dans les équipes et seront “une quinzaine d’ici la fin de l’année”, complète Marianne Schneider.
Kamino Retail n’en est encore qu’aux débuts de l’aventure. La plateforme n’a, pour l’instant, qu’un client connu, Retailink (Fnac-Darty), qui teste actuellement son format de publicité vidéo. On imagine qu’elle s’est positionnée sur les deux plus gros appels d’offre de cette fin d’année - Retailink et Valiuz Adz - pour accélérer tout celà. La concurrence sera rude, qu’il s’agisse de Criteo, la technologie qui équipe actuellement ces retailers ou d’Unlimitail, l’alliance Carrefour - Publicis, qui, à défaut de Valiuz Adz, peut espérer remporter Retailink.
Un second tour de table, qui pourrait avoir lieu au second semestre 2024, est déjà évoqué. De quoi permettre à Kamino Retail, de bouger ses pions à l’international. “Nous avons déjà des touches avec des retailers espagnols”, précise Marianne Schneider.
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