27 March 2025

Temps de lecture : 2 min

Meta lance (enfin) son assistant d’IA en Europe

Meta a fini par se plier aux exigences des Cnils européennes. Cette semaine, la société dirigée par Mark Zuckerberg a enfin déployé son assistant d’IA sur le continent, neuf mois après y avoir renoncé en raison d’un différend avec les autorités de protection de données personnelles. “Cela a pris plus de temps que nous l’aurions souhaité”, reconnaît-elle, évoquant un “système réglementaire complexe”.

Baptisé Meta AI, l’assistant est disponible sur les quatre principales applications du groupe: Facebook, Messenger, Instagram et WhatsApp. Il est possible d’interagir directement avec lui, mais aussi dans les discussions avec des amis. Il est capable de répondre à des questions, de retoucher des photos ou encore de traduire automatiquement des vidéos. Selon l’entreprise, l’assistant compte plus de 700 millions d’utilisateurs actifs par mois, davantage que ChatGPT.

Conflit sur l’entraînement des modèles

Le lancement en Europe n’est cependant que partiel: une partie des fonctionnalités, comme la possibilité de créer des images, ne seront pas disponibles. Meta promet cependant qu’il ne s’agit que d’une “première étape” et assure viser la “parité avec les États-Unis”.  

L’an passé, le réseau social avait repoussé le lancement de son assistant en Europe. Il mettait alors en avant les demandes de la DPC, la Cnil irlandaise, son autorité de référence sur le continent dans le cadre du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Sous la pression de ses homologues européennes, celle-ci lui avait alors interdit d’utiliser les messages, les commentaires et les photos postés sur ses plateformes pour entraîner ses modèles.

La raison: la société américaine ne souhaitait pas demander le consentement des utilisateurs, leur laissant simplement la possibilité de refuser en remplissant un formulaire en ligne – à condition toutefois de fournir une justification jugée recevable. Pour contourner le problème, Meta a renoncé à son projet initial. Les versions européennes de son assistant ont ainsi été entraînées avec des données externes.

Bientôt de la pub ?

Pour poursuivre sa croissance, le service va avoir le droit à sa propre application, explique CNBC. Une version payante est également en projet, poursuit la chaîne financière américaine. C’est l’une des trois pistes de monétisation évoquées au printemps dernier par Mark Zuckerberg pour justifier les dizaines de milliards de dollars d’investissements.

Sans surprise, Meta prévoit aussi d’ajouter des publicités dans les interactions entre les utilisateurs et son chatbot. Le modèle reste encore à définir, reconnaissait l’an passé son patron. Mais celui-ci sera “différent” des liens sponsorisés popularisés par Google. La société n’est pas la seule à chercher la bonne formule: pour le moment, aucun acteur de l’IA n’est encore passé à l’échelle publicitaire.

Troisième piste de monétisation: des fonctionnalités de messagerie destinées aux millions d’entreprises qui souhaitent utiliser un chatbot alimenté par Llama, le grand modèle de langage conçu par Meta, pour discuter avec leurs clients sur WhatsApp, Messenger ou Instagram. “C’est clairement l’opportunité la plus grande”, soulignait Mark Zuckerberg.

Allez plus loin avec Minted

LA NEWSLETTER

LES ÉVÉNEMENTS

LES ÉMISSIONS