20 March 2025

Temps de lecture : 2 min

Le gouvernement américain réclame toujours à Google de se séparer de Chrome

Reconnu coupable d'abus de position dominante dans la recherche en ligne, Google va devoir mettre en place des mesures correctives. Malgré le changement d'administration, le gouvernement américain réclame toujours la vente ou la scission de son navigateur Chrome.

Le voyage à Mar-a-Lago puis la présence à l’inauguration de Donald Trump n’ont pas porté leurs fruits pour Sundar Pichai, le directeur général de Google. La semaine dernière, le département américain de la Justice a en effet maintenu l’essentiel des demandes formulées en novembre dernier dans le cadre du procès antitrust perdu par le moteur de recherche.

Renforcer la concurrence

Malgré le changement d’administration, le DOJ réclame toujours la vente ou la scission de Chrome, le navigateur Internet de Google, qui est le plus utilisé dans le monde, avec 66% de parts de marché, selon les estimations du cabinet Statcounter. Cette mesure radicale doit permettre de relancer la concurrence dans le domaine de la recherche en ligne.

Une vente de Chrome, “qui constitue pour de nombreux utilisateurs une porte d’entrée vers Internet”, “mettra définitivement fin au contrôle de Google sur ce point d’accès critique à la recherche”, souligne le département de la Justice. Sur le papier, cela pourrait en effet permettre à un rival, comme Bing, de devenir le moteur de recherche par défaut de Chrome. Et donc de grossir très fortement.

Le sort de Chrome est désormais dans le sort du juge chargé du dossier. Une audience est prévue en avril, pour une décision attendue au cours des prochains mois. Il est cependant très probable que Google décide de faire appel en cas d’issue défavorable. Cela devrait repousser l’entrée en vigueur d’une potentielle vente ou scission de Chrome de plusieurs années.

D’autres mesures proposées

Début août, Google avait été reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles par la justice américaine. Le juge chargé de l’affaire a estimé que la société de Mountain View avait ainsi pu maintenir illégalement son quasi-monopole dans la recherche en ligne – elle s’accapare près de 90% du marché aux États-Unis, selon une estimation citée dans le jugement. Et qu’elle avait aussi “pu augmenter les prix des publicités textuelles sans aucune contrainte concurrentielle significative”.

Fin 2024, le département de la Justice a formulé des propositions de mesures correctrices. En plus de la vente ou de la scission de Chrome, il réclame que la barre de recherche Google ne soit plus installée par défaut sur Android. Il souhaite aussi forcer le géant américain à partager des données avec ses rivaux, en particulier son index de recherche, qui recense toutes les pages Web que ses robots ont répertoriées.

Les dirigeants de Google espéraient que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump allait se traduire par un climat plus favorable, et ainsi par l’abandon de ces demandes au profit de mesures moins radicales. Cependant, la nouvelle administration semble s’inscrire dans la lignée de la précédente par rapport à la position dominante des grand groupes technologiques. La nouvelle responsable de la division antitrust du DOJ, Gail Slater, est notamment connue pour ses positions fortes contre ces entreprises.

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