18 March 2025

Temps de lecture : 3 min

Comment Scope3 veut améliorer la brand safety et la durabilité grâce aux agents d’IA

Dans un entretien accordé à Minted, Brian O'Kelley, CEO de Scope3, dévoile les défis technologiques derrière la nouvelle plateforme "Scope3 Agentic Media Platform". Il évoque aussi l’impact de l’IA sur la brand safety et la durabilité, et partage sa vision pour l’avenir de la publicité numérique.

Scope3 vient de dévoiler sa nouvelle plateforme “Scope3 Agentic Media Platform”. Celle-ci permet aux éditeurs, aux entreprises de l’adtech, aux curateurs et aux agences de créer et gérer des agents d’IA afin d’optimiser l’achat média. Amazon DSP est le premier à s’intégrer à cette plateforme. Index Exchange, Equativ et media.net ont également signé un partenariat dans le cadre du lancement. Ils seront suivis par MiQ, Elcano et Azerion.

En quoi votre plateforme “Scope3 Agentic Media Platform” s’inscrit-elle dans la tendance de l’agentification.

Brian O’Kelley, CEO de Scope3

Brian O’Kelley: Dans l’IA, l’agentification fonctionne comme les applications sur un smartphone. Une plateforme de base offre certaines fonctionnalités, mais les utilisateurs peuvent ajouter des agents spécifiques pour enrichir leurs capacités. Notre plateforme intègre nos données par défaut, notamment celles relatives à la durabilité, et elle peut se connecter à d’autres agents ou à d’autres services tiers pour améliorer la confidentialité, la responsabilité média ou encore l’efficacité publicitaire. L’idée est de créer un outil de décision enrichi par l’intelligence artificielle et les meilleures expertises du marché.

Quels ont été les principaux défis technologiques que vous avez dû surmonter pour développer ce nouveau produit ?

La mise à l’échelle et la rapidité. L’infrastructure doit traiter des millions d’impressions publicitaires par seconde en un temps inférieur à dix millisecondes. Il a fallu intégrer une nouvelle étape dans la transaction publicitaire sans ralentir le processus.

Sur quelles données l’IA est-elle entraînée ?

Nous disposons d’une vaste base de données d’exemples positifs et négatifs qui nous permet d’évaluer nos modèles et de vérifier s’ils produisent les résultats attendus. Cet ensemble de données d’entraînement guide nos modèles sur ce qu’ils doivent faire. Ces modèles sont continuellement évalués selon les critères propres à chaque client, ce qui nous permet de vérifier régulièrement si les résultats correspondent bien aux besoins spécifiques de chaque marque.

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Comment garantir la transparence et l’alignement des modèles d’IA avec les objectifs des annonceurs ?

La transparence est essentielle. Chaque décision prise par la plateforme est accessible aux marques et aux éditeurs. La touche humaine, elle aussi, est essentielle. Scope3 adopte une approche “human-in-the-loop” pour calibrer l’IA. Les humains valident régulièrement les décisions de l’IA, ce qui permet d’améliorer la précision des modèles avec le temps.

Parmi les promesses de votre nouvelle plateforme, il y a la durabilité. N’est-il pas contradictoire d’utiliser l’intelligence artificielle pour réduire l’empreinte carbone de la publicité ?

C’est ce que je pensais aussi. Pourtant, l’utilisation stratégique de l’IA permet bien une réduction des émissions carbone. En optimisant les impressions et en supprimant celles qui ne sont jamais vues – elles représentent 30 à 40% des publicités aujourd’hui – l’IA peut améliorer l’efficacité des campagnes et ainsi éliminer plusieurs millions de tonnes d’émissions de CO2. Nous sommes conscients que l’utilisation de l’intelligence artificielle n’est pas anodine. Mais ce qui serait paradoxal, ce serait de ne pas utiliser l’IA alors que c’est le moyen le plus rapide de résoudre ce problème. L’IA est devenue plus efficace et moins coûteuse grâce à des nouveaux modèles comme celui de DeepSeek. Cela permet une adoption à grande échelle sans alourdir l’empreinte carbone.

L’enjeu est écologique, mais aussi économique…

Tout à fait, car beaucoup d’argent est dépensé pour des publicités que personne ne voit. Si l’IA a le potentiel de faire économiser dix milliards de dollars et deux millions de tonnes de CO2 à l’industrie de l’adtech, pourquoi s’en priver ? L’amélioration de l’efficacité publicitaire va permettre à de plus petits éditeurs d’exister face aux grandes plateformes, comme Amazon et Meta. Ce qui ne nous empêche pas de collaborer également avec elles. Nous aidons à la fois les petits et les grands acteurs à tirer profit de cette évolution technologique.

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Quels développements prévoyez-vous dans les années à venir pour améliorer la brand safety et la durabilité de la publicité ? Et dans quelle mesure l’IA jouera-t-elle un rôle dans tout cela ?

Je pense que l’utilisation de l’IA va faire gagner du temps de manière considérable. Cela va rendre les marketeurs plus efficaces, cela va rendre les agences plus créatives et rentables, ce qui est un grand enjeu ces jours-ci. Les éditeurs aussi seront gagnants car il sera plus facile de travailler avec plusieurs éditeurs à la fois.

Je pense que dans dix ans, il sera possible de converser avec le contenu. Je pourrais lire un article de presse et demander plus d’informations à l’avatar du journaliste. Cela va complètement modifier la manière dont nous penserons la publicité. Je pense que les lignes entre information et publicité seront de plus en plus floues, ce qui créera d’autant plus de défiance de la part du grand public. La confiance sera clé.  

Photo d’ouverture générée avec l’IA

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