27 March 2025

Temps de lecture : 3 min

Comment BeReal compte séduire les annonceurs grâce à la Gen Z

Ancien de Google, TF1 ou encore Dailymotion, Anas Nadifi prend les commandes de la régie publicitaire française de BeReal, officiellement lancée l'été dernier. Face à ses rivaux, le réseau social français met en avant ses spécificités et son audience très ciblée pour attirer les marques.  

Racheté l’an passé par l’éditeur de jeux vidéo mobile Voodoo, BeReal se lance à fond dans la monétisation publicitaire de ses 40 millions d’utilisateurs uniques mensuels (dont 5 millions en France). Après avoir lancé sa régie français l’été dernier, le réseau social français vient de recruter Anas Nadifi, passé par Google, TF1 ou encore Dailymotion, pour en prendre la direction. Pour séduire les annonceurs, il mise beaucoup sur la Gen Z.

BeReal vient de lancer sa régie publicitaire en France. Quelles sont vos priorités ? Vos premiers objectifs ?

Anas Nadifi: Nous avons lancé la régie publicitaire l’été dernier. Notre premier axe stratégique, c’est de faire comprendre au marché que BeReal est le réseau social le plus pertinent pour atteindre la Gen Z, qui représente 70% de nos utilisateurs. Cette audience est particulièrement volatile, exigeante et difficile à toucher, surtout via les médias traditionnels et d’autres plateformes digitales.

Ensuite, nous mettons en avant l’authenticité, qui est l’une des spécificités de BeReal. Et la créativité: BeReal apporte une autre manière de parler aux utilisateurs et un autre format. Nous sommes le premier à utiliser les deux caméras d’un smartphone.

Enfin, notre objectif est aussi d’accompagner les marques et les agences en tant que partenaire stratégique, pour qu’elles puissent s’adresser de la meilleure manière à la Gen Z, par l’intermédiaire de campagnes de notoriété et de considération.

Justement, quels sont les codes à suivre pour les annonceurs ?

Nous proposons des “in-feed ads”, des formats natifs qui reprennent les codes de BeReal. Nous avons une “creative strategist” dans l’équipe, dont le rôle est d’accompagner les marques pour qu’elles respectent de bonnes pratiques pour être le plus intégré, le plus natif et donc le plus performant. Il faut une prise de parole sur le vif, un côté vraiment authentique. Il faut être sans filtre au sens propre comme au sens figuré. C’est-à-dire sans filtre technologique mais aussi montrer la réalité telle qu’elle est. 

Est-ce que les campagnes doivent être différentes de celles proposées sur d’autres plateformes ? Ou alors peut-on recycler ces campagnes sur BeReal ?

Dans la publicité digitale, 80% du succès d’une campagne repose sur la création. Par rapport aux autres plateformes, notre spécificité c’est le jeu entre les deux caméras (avant et arrière). Cela se traduit mécaniquement par une autre manière de s’adresser à nos audiences. Et donc du coup, une autre manière de travailler la création. La manière dont est consommée notre plateforme est spécifique. Ce n’est pas TikTok, ce n’est pas Meta, ce n’est pas Pinterest, ce n’est pas Snapchat… Nous insistons énormément auprès de nos clients sur ce point. Ils doivent prendre la parole d’une manière unique, singulière.

Quelles offres proposez-vous aux annonceurs ?

Nous proposons une offre d’exclusivité jour qui est très très consommée lorsque la fameuse notification quotidienne survient. Elle permet de travailler le haut de funnel, pour faire la pure notoriété en profitant de la puissance et de la couverture de BeReal auprès de la Gen Z. Nous proposons aussi des campagnes qui sont plutôt en fil rouge ou en share of voice, avec des capacités de ciblage dans les standards de marché: âge, genre et géolocalisation. Sur notre roadmap, nous voulons nous ouvrir à d’autres segments, pour aller beaucoup plus loin dans le ciblage. Nous souhaitons aussi lancer une plateforme en self-serve.

Quelques mois après l’arrivée de publicités sur BeReal, quel bilan tirez-vous ?

Nous avons déjà mené plus de 200 campagnes au niveau mondial. Nous travaillons avec de grandes marques, comme Nike, Amazon, Netflix, Burger King ou encore McDonald’s. Nous avons aussi réalisé des campagnes avec des acteurs plus locaux, notamment une avec Picard qui a été un vrai succès. Nous avons de très bons taux d’engagement sur nos campagnes. Certains annonceurs reviennent, d’autres ont déjà signé pour le reste de l’année. Nous restons en phase de démarrage, donc il y a de très belles opportunités pour les marques de pouvoir se positionner. Nous n’avons pas beaucoup d’encombrement publicitaire, ni trop de pression publicitaire.

Allez plus loin avec Minted

LA NEWSLETTER

LES ÉVÉNEMENTS

LES ÉMISSIONS