6 April 2025
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L’avenir de TikTok aux États-Unis reste toujours incertain. Vendredi, Donald Trump a accordé un délai supplémentaire de 75 jours à l’application de courtes vidéos, menacée d’interdiction par une loi votée l’an passé par le Congrès – mais dont l’entrée en vigueur a été repoussée en janvier.
Pourtant, une “solution” était sur le point d’aboutir, avant la date limite fixée à samedi. Mais ce projet a été bloqué à la dernière minute par le gouvernement chinois, qui a justifié son refus par les droits de douane additionnels annoncés la semaine dernière par le président américain.
Depuis un an, la législation américaine demande au propriétaire de TikTok, le groupe chinois ByteDance, de se séparer de sa branche américaine. Elle met en avant des risques pour la sécurité nationale: le réseau pourrait permettre à Pékin de collecter massivement des données ou d’influencer l’opinion publique en privilégiant certains contenus.
L’échéance était initialement fixée au 19 janvier. Débouté par la Cour suprême des États-Unis, le groupe chinois a cependant profité du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, pour s’offrir un premier sursis. Dans la foulée, Oracle avait décidé d’assurer à nouveau l’hébergement de TikTok, après quelques heures d’écran noir. Mi-février, l’application a aussi fait son retour sur les boutiques d’Apple et de Google.
Longtemps à l’arrêt, les discussions entre la Maison Blanche, de potentiels acheteurs et TikTok se sont accélérées ces derniers jours. Si plusieurs repreneurs se sont manifestés, dont Amazon la semaine dernière, l’administration Trump a privilégié un consortium construit autour d’Oracle – dont le patron, Larry Ellison, est un proche du président – et de plusieurs investisseurs.
L’accord prévoyait qu’ils récupèrent 50% du capital des activités américaines. Les fonds américains déjà présents dans le capital de ByteDance devaient contrôler 30%. Le groupe chinois aurait, lui, conservé 20%, le seuil maximal fixé par la loi. Pour obtenir le feu vert de Pékin, Washington avait accepté que l’algorithme de recommandations reste dans les mains de ByteDance.
Le délai supplémentaire de 75 jours doit permettre aux deux gouvernements de trouver un terrain d’entente. La Chine, qui dispose d’un droit de veto dans le cadre d’une golden share dans ByteDance, a toujours affirmé être opposée à une vente de TikTok ou à une prise de contrôle par des investisseurs américains.
Mais le sort de l’application pourrait désormais s’inscrire dans le cadre de négociations commerciales plus larges. L’issue reste cependant bien incertaine, tant les tensions géopolitiques se sont nettement aggravées la semaine dernière.
Autre incertitude: la légalité du projet approuvé par l’administration Trump. En particulier, le fait que la société chinoise garde la main sur l’algorithme, ce qui ferait perdurer les risques sur la sécurité nationale. Des recours judiciaires sont ainsi envisageables.
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