Summer hits 2024 : les actus marquantes de l’été selon Minted


  • Le marché de la tech n'était pas en reste pendant que vous vous doriez la pilule.
  • Alors que l'été touche à sa fin, Minted vous briefe sur les actus importantes de ce mois d'août et ce qu'elles peuvent changer pour le secteur.

Google déporte la responsabilité de la fin des cookies tiers sur l’internaute

Après des années à repousser l'échéance, le géant de la publicité fait cette fois (définitivement ?) marche arrière. Il n'est plus question de supprimer les cookies tiers de Chrome par défaut mais de donner la possibilité à chaque utilisateur d'activer un mode sans cookies tiers.

Mode sans cookies tiers qui sera alimenté par les API de la Privacy Sandbox qu'il n'est pas question de supprimer, nous rassure Google. Les premiers tests ont montré que c'était une alternative viable, assure Anthony Chavez, oubliant de mentionner les retours très critiques d'Index Exchange, Criteo ou du Tech Lab. 

L'autorité de la concurrence anglaise, qui enquête sur Privacy Sandbox depuis quelques années, s’est rapprochée cet été de la Cnil anglaise pour analyser cette annonce. Ses conclusions devraient nous parvenir prochainement.

Tout cela ne doit pas faire oublier que  les cookies tiers ont déjà disparu de Safari, Firefox et d'une bonne partie de l'inventaire de Chrome (par choix des utilisateurs notamment). Et que le cookie3dless reste une réalité par laquelle les adtech devront passer.

D'autant que l'on ne sait pas encore dans quelle mesure Chrome va communiquer sur cette option et comment. Deux paramètres qui auront forcément une incidence sur les taux d'opt-in...

Outbrain débourse 1 milliard de dollars pour racheter Teads

L'opération s'établit à 725 millions de dollars en cash, versés directement, le reste étant composé d'actions Outbrain et de paiements échelonnés. 

C'est deux fois moins que la valorisation annoncée jusque-là (on parlait de 2 milliards) et 5 fois moins que la valorisation visée par Teads lors de son IPO ratée de 2021. Cela reste néanmoins une belle opération pour le vendeur, Altice, qui avait racheté Teads près de 300 millions d'euros en 2017.

Pour réaliser cette opération, Outbrain a souscrit à des lignes de crédit auprès de plusieurs banques US, pour un montant total de 750 millions de dollars. Le reste étant versé via le cash disponible en trésorerie ! L'opération, validée par les deux boards, devrait être effective d'ici la fin du 1er trimestre 2025.

Cette opération permet de rapprocher deux entreprises aux "core businesses" plutôt complémentaires : la monétisation du milieu d'article pour Teads et celle du pied d'article pour Outbrain.

Et, pour chacun, des formats upper funnel et bas de funnel, puisque Teads a fait un pas vers la performance quand Outbrain remontait, lui, vers le branding (via Onyx et la vidéo). Plus de la diversification vers de nouveaux environnements, comme la CTV.

En bref, une belle adtech même s'il y aura un gros sujet RH à gérer, vu que les deux entreprises comptent pas loin de 1 000 collaborateurs chacune et qu'un commercial Teads peut très bien vendre du Outbrain (et inversement) ce qui occasionne pas mal de doublons…

Google occupe une position dominante sur le marché de la recherche

Google occupe bel et bien une position monopolistique sur le marché de la recherche en ligne. C’est la décision (historique) prise par la justice américaine début août. On ne connaît pas encore les conséquences de cette décision. D’autant que Google a fait appel. 

Quelques hypothèses ont été soulevées, qui vont du démantèlement pur et simple à la remise en question des deals que Google nouent avec certains acteurs comme Apple et Samsung. Des deals très lucratifs qui voient Google s’acquitter de coquettes sommes (on parle de 20 milliards de dollars avec Apple) pour devenir le moteur de recherche par défaut de ces écosystèmes.

Pas forcément dramatique pour le duo, plus problématiques pour de plus “petits” acteurs qui dépendent, eux, plus fortement de cet argent.

Reste quelques questions ? L’utilisateur ressortit-il gagnant alors que Google est, de l’avis de tous, le moteur de recherche le plus pertinent (et que ses concurrents n’ont pas les moyens financiers et nécessaires pour rattraper le retard) ?

N’est-ce pas trop tard alors que la révolution IA générative risque de rebattre les cartes du secteur et que des acteurs comme SearchGPT et Perplexity AI comptent bien remettre en question l’hégémonie de Google ? Feuilleton à suivre. 

Criteo discute d’un rapprochement avec Skai

Si on a beaucoup spéculé sur un rapprochement entre Microsoft et Criteo, c’est avec un autre géant que l’adtech française semble discuter plus concrètement.

Selon des informations de Digiday, Criteo envisagerait de se rapprocher de Skai dans le cadre d’un deal qui avoisinerait les 500 millions de dollars. 

Cette plateforme qui était à l’origine positionnée dans le marketing automation (à l’époque où elle s’appelait encore Kenshoo) est devenue, ces dernières années, un poids lourd du commerce media. Une sorte de meta DSP qui permet aux acheteurs de se connecter, depuis une même interface, aux inventaires d’Amazon et d’autres plateformes technologiques positionnées sell-side, comme CitrusAd ou Criteo. 

Une opération qui pose néanmoins question. Parce que Criteo est déjà bien positionné côté buy-side et qu’il n’a pas besoin de Skai pour toucher les marques et agences médias. Il ne fait guère de doutes qu’il y a une forte duplication entre les deux portefeuilles clients.

Un connaisseur du secteur suggère que Criteo, qui a développé son offre self-service récemment, pourrait être intéressé par l’expertise de Skai en la matière. Un autre observe que l’acquisition de Skai lui permettrait de se renforcer dans le social et le search et rappelle que dans la pub, l’accès à la demande protège la supply. “Il y a évidemment des annonceurs qui achètent Criteo via Skai.”

De là à dépenser autant ? “500 millions, c’est beaucoup pour Criteo.” C’est, de fait, un quart de sa valorisation boursière. Une somme que l’adtech ferait peut-être mieux d’investir dans des acquisitions qui lui ouvrent de nouvelles portes. Par exemple, la data clean room. 

Le deal, s’il venait à se réaliser, semblerait condamner tout rachat de l’adtech à court-terme. “Je ne pense pas qu’un acteur quel qu’il soit se risquera à racheter Criteo tant que l’intégration, qui prendrait 12 à 18 mois, sera finalisée", note notre expert anonyme.

A noter que la directrice générale du groupe, Megan Clarken, vient d’annoncer qu’elle quitterait l’entreprise d’ici un an.

Pourquoi le Garm ferme ses portes suite à un procès intenté par Elon Musk

La World Federation of Advertisers (WFA), l'interpro qui réunit les annonceurs du monde entier, dont l’Union des Marques est membre, a surpris son monde en annonçant récemment l’arrêt de son entité dédiée au sujet de la responsabilité des médias, le Garm. 

Cette unité, créée en 2019, avait pour mission d’aider les annonceurs à s’attaquer à tous les sujets liés à la brand safety de leurs campagnes : environnements haineux, sites propageant des fake news… Plus récemment, le Garm a œuvré à la mise en place d’un référentiel mondial de la mesure carbone, révélé à l’occasion des Cannes Lions.

Qu’est-ce qui  conduit la WFA a arrêté l'initiative ? Et bien c’est une procédure judiciaire intentée par le patron de X, Elon Musk, qui accuse le Garm d’être à l’origine d’un boycott de X et dénonce, à ce titre, une entente illégale entre les annonceurs qui a porté préjudice à la santé financière de la plateforme. 

“GARM est une petite initiative à but non lucratif, et les récentes accusations, qui déforment malheureusement son objectif et ses activités, ont causé une distraction et épuisé de manière significative ses ressources et ses finances. GARM prend donc la décision difficile de cesser ses activités”, a déclaré la WFA.

Si l’annonce a choqué une bonne partie de l’industrie (beaucoup se rangeant du côté de la WFA) la disparition du Garm devrait avoir peu d’impacts concrets. Prenons le nouveau framework de la mesure carbone, qui ne devrait pas manquer de “sponsors”, depuis Ad Net Zero jusqu’à des associations locales, comme le SRI ou Alliance Digitale (qui en ont été les fers de lance). 

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