Happydemics lève 13 millions d’euros pour se déployer à l’international


  • Le spécialiste français de la mesure de l’efficacité publicitaire, Happydemics, vient d’officialiser une levée de fonds de 13 millions d’euros, réalisée auprès des fonds Wille Finance et Adélie Capital. 
  • Ce nouveau financement, qui intervient alors qu'Happydemics est rentable et en pleine croissance, va notamment permettre à la scale-up parisienne de déployer des équipes dédiées en Europe et aux Etats-Unis. 
 

Happydemics, le spécialiste français de la mesure de l’efficacité publicitaire, vient d’annoncer une levée de 13 millions d’euros, réalisée auprès des fonds Wille Finance et Adélie Capital. “Le directeur des investissements de Wille Finance est un ancien d’Ipsos, qui connaît parfaitement les rouages de notre secteur. Adélie VC est, lui, un spécialiste de l’adtech, puisqu’il a investi dans Equativ, Mediarithmics, Teads ou Dailymotion”, précise  Tarek Ouagguini, fondateur de Happydemics. 

Une expertise aussi précieuse que les fonds qui viennent avec, qui permettront au  champion français du “brand lift survey”, ces études qui permettent à une marque de comprendre l’efficacité publicitaire de leurs campagnes (awareness, préférence de marque, intention d’achat…), de structurer son déploiement à l’international. “Nous réalisons déjà 70% de notre chiffre d’affaires hors de France… sans y avoir aucun bureau”, rappelle Tarek Ouagguini. 

Une prouesse rendue possible par la signature de clients globaux, qui imposent le déploiement de la solution sur leurs différents marchés locaux. C’est le cas de l’office de tourisme de Dubai, de McDonald’s ou d’Adobe… “On a vraiment observé une bascule en 2023, se souvient Tarek Ouagguini. A partir de là, nos BLS sont vraiment devenus une norme marché. 

La conclusion de partenariats avec des plateformes technologiques qui ont une empreinte globale, comme The Trade Desk ou Adform, a accéléré le mouvement. Les clients de ces solutions peuvent activer Happydemics très simplement, en cochant une option dans l’outil, sans avoir à nouer de relation commerciale directe avec le français. 

C’est l’outil, qui joue les intermédiaires et se charge de la facturation, moyennant une petite commission. Cette activité, qui a accéléré l’internationalisation d’Happydemics, représente aujourd’hui 15% de son chiffre d’affaires. La tendance devrait s’accroître en même temps que la solution dealer avec d’autres géants. Des discussions sont en cours avec Amazon Ads et DV 360, l’outil d’achat de Google. . 

Comment expliquer ce déclic ? Tarek Ouagguini y voit la conséquence d’une hyper fragmentation du média, couplée à la disparition de ces facilitateurs de mesure digitale que sont les cookies tiers. “Nous proposons une technologie cookieless, compatible avec toutes les solutions d’ID partagés, et tous les médias, qu’ils soient off ou online.” De quoi différencier la solution de ses deux principaux concurrents, Cint et Upwave, à en croire son fondateur. 

Pour rappel, Happydemics se charge de diffuser, en cours ou après la campagne, des questionnaires types auprès de deux types de population : les exposés et les non exposés. De quoi lui permettre d’isoler des incréments de performance sur des items spécifiques (awareness, mémorisation, préférence de marque). Et même d’aller plus loin en regardant l’impact sur l’intention d’achat auprès des personnes exposées. “Cela nous permet de communiquer un cost per lifted users”, complète Tarek Ouagguini.

Happydemics, qui compte ouvrir des bureaux à Londres, DubaÏ et New York, devrait voir ses équipes augmenter significativement en 2025. “Nous sommes une cinquantaine, ce nombre devrait doubler.” 

Les fonds levés doivent également permettre à l’entreprise d’accélérer sur la partie produit. Le premier chantier, c’est le volet “prédiction”, autrement la capacité de l’outil à s’appuyer sur ce que Tarek Ouagguini appelle le plus gros benchmark du marché (500 à 700 études par mois réalisées) pour, en fonction du plan média et des créations publicitaires choisies par le client, établir des estimations de KPI. 

Happydemics veut également s'appuyer sur l’IA générative pour faciliter la vie de ses utilisateurs : scrapper les BLS (trouver des corrélations, fournir des insights…) pour proposer des analyses transversales en un clic, voire des recommandations pour l’avenir. “Il y a beaucoup à faire pour aider nos clients à optimiser les enseignements qu’ils retirent de nos études”, estime Tarek Ouagguini.