- Les rares agences médias françaises qui utilisaient encore le DSP de Yahoo ont été informées que leur contrat s'arrêtait à la fin de l'année.
- Une seule d'entre elles, Havas Media, pourra toutefois continuer à utiliser l'outil, en passant par l'entité américaine. Le sort de l'équipe qui pilotait Yahoo DSP depuis Londres pose, lui, question.
Quelques mois après avoir stoppé son activité sell-side (régie et SSP) pour la confier à Taboola, dont il est le premier actionnaire, Yahoo continue de se désengager de l’adtech. C’est cette fois, son activité buy-side, à savoir son DSP, qui est concernée.
Les dernières agences médias françaises qui utilisaient l’outil ont en effet reçu un mail les informant de l’arrêt du service, d’ici la fin de l’année. “Yahoo avait déjà notifié ses plus petits clients de l’arrêt de l’activité fin août. Nous étions encore quelques happy few à pouvoir l’utiliser”, témoigne un acheteur sous couvert d’anonymat. Parmi eux, des agences comme Havas Market, IPG, Publicis Media ou Values Media.
Un groupe français pourra toutefois continuer à utiliser l’outil. Il s’agit d’Havas Media et de ses agences affiliées qui peuvent, elles, s’appuyer sur un accord noué entre Yahoo et Havas Media au globaL Tout passera donc par les Etats-Unis désormais. Quelles conséquences pour les équipes basées au sein du Hub de Londres ? Faute de réponse de Yahoo à nos sollicitations, il nous est impossible d’en dire plus à ce stade.
Quelques certitudes néanmoins. Deux ans après son rachat du géant américain pour 5 milliards de dollars, le fonds Apollo Global continue à se désengager des activités les moins stratégiques et/ou rentables. C’était le cas de l’offre buying en Europe. L’activité est en effet maintenue aux Etats-Unis, où Yahoo vient d’ailleurs de communiquer sur Backstage, son offre de désintermédiation des SSP.
L’objectif, c’est d’assainir Yahoo en prévision d’une introduction en bourse, comme le révélait dans une interview accordée au Financial Times au début de l’été, Jim Lanzone, ex-Tinder et nouveau patron de Yahoo. "Nous sommes financièrement prêts pour cela, avec un bilan sain et d’excellentes marges”, assurait celui qui a acté le départ de 20% des effectifs en début d’année. Il lui faudra sans doute faire preuve d’un peu de patience. La fenêtre s’est, de l’avis de la plupart des observateurs, refermée. La valorisation des grandes plateformes technologiques est mise à mal et il semble difficile d’imaginer de nouvelles introductions en bourse avant un an. Même un acteur qui a le vent en poupe, comme Shein, doit revoir ses ambitions à la baisse sur le sujet., rappelait Bloomberg
L’autre point, qui concerne notre secteur, c’est que le marché des DSP continue de se concentrer. Après le rachat de Hawk par Azerion, c’est au tour d’un autre acteur du secteur de voir son avenir rebattu. Yahoo DSP était certes très minoritaire en France (à peine 0,7% de part de marché au 1er semestre 2023 selon le baromètre du programmatique d’Alliance Digitale) mais c’est encore une option de moins pour les acheteurs. Plus que jamais, DV 360 de Google, Xandr, Criteo, Amazon et The Trade Desk sont aux commandes…