Malgré l’arrivée de l’IA, les ventes d’iPhone continuent de baisser

Il n’y a pas eu de “super cycle” de remplacement pour l’iPhone, comme l’anticipait une partie des analystes financiers. Au quatrième trimestre 2024, le chiffre d’affaires généré par le smartphone vedette d’Apple a en effet baissé de 1%. En volume, ce repli est encore plus marquée: -4%, selon les estimations du cabinet IDC.

Après trois années de contraction, les plus optimistes avaient prédit un rebond des ventes grâce à l’arrivée de nouvelles fonctionnalités d’intelligence artificielle générative. Mais cette hypothèse ne s’est pas matérialisée, notamment en l’absence de nouveauté perçue comme véritablement indispensable pour justifier à elle seule d’acheter un nouvel appareil par anticipation.

Apple compte donc beaucoup sur l’IA

Dans le même temps, le groupe à la pomme rencontre toujours des difficultés en Chine, le premier marché mondial pour les smartphones, sur lequel il perd régulièrement du terrain. Il y subit la résurrection de Huawei. Et il doit aussi affronter la concurrence féroce des autres marques chinoises, comme Vivo, Xiaomi et Honor

Comme les autres fabricants, Apple compte donc beaucoup sur l’IA générative pour lancer une nouvelle dynamique. Mais le déploiement de ces options, regroupées sous l’appellation Apple Intelligence, s’éternise. Le nouveau Siri, désormais capable d’analyser ce qui est affiché sur l’écran et de réaliser des actions sur d’autres applications, n’est ainsi toujours pas disponible.

Autre limitation: les nouvelles fonctionnalités d’IA n’étaient disponibles au lancement que pour les iPhone configurés en anglais américain. En décembre, elles ont été localisées pour d’autres pays anglophones, dont le Royaume-Uni. Un lancement dans de nouveaux pays, dont ceux de l’Union européenne, est prévu en avril. En revanche, le déploiement en Chine reste encore incertain.

“Les consommateurs restent indifférents”

“Il est de plus en plus évident que les consommateurs restent indifférents aux fonctionnalités d’IA”, prévient cependant Craig Moffett, analyste chez MoffettNathanson. Au-delà de l’effet de curiosité, ces options ne poussent en effet pas véritablement à l’achat, alors que le cycle de remplacement ne cesse de s’allonger, notamment en raison de la “premiumisation” du secteur, qui se traduit par des prix plus élevés.

L’analyste vedette Ming-Chi Kuo n’anticipe ainsi pas un rebond des ventes d’iPhone dans le monde, tablant sur une stagnation ou une croissance très faible cette année. “Ce qui stimule le cycle de remplacement, ce sont les innovations et le design du hardware”, ajoute Ben Bajarin de Creative Strategies. Un domaine sur lequel Apple n’avance plus beaucoup.