9 January 2025

Temps de lecture : 3 min

IA, antitrust, désinformation… Les dossiers chauds de la tech en 2025

L’IA générative en quête de modèle

Deux ans après le spectaculaire lancement de ChatGPT, l’intelligence artificielle générative ne cesse de progresser. Cependant, la technologie peine toujours à trouver son modèle économique, alors que le déploiement dans les entreprises est bien moins rapide qu’espéré. Certes, certains cas d’usage ont fait leurs preuves, notamment dans le service client.

Mais beaucoup de projets ne dépassent pas le stade de PoC (preuve de concept). Et les assistants d’IA, comme Copilot de Microsoft, ne justifient pas leur prix élevé. Sans compter que l’essentiel du marché est capté par les versions payantes de ChatGPT.

Dans ce contexte, les acteurs du secteur parient désormais sur les agents d’IA, capables d’automatiser certaines tâches complexes sans intervention humaine. Et donc de procurer des gains de productivité plus importants pour les entreprises. En attendant ces débouchés commerciaux, les coûts de développement s’accumulent. De nombreuses start-up éprouvent ainsi des difficultés financières, les obligeant à accepter des rachats déguisés par des géants de la tech ou à revoir leurs ambitions à la baisse.

L’hégémonie de Google sous la menace

Au lancement de ChatGPT, certains observateurs prédisaient déjà la mort de Google. Deux ans plus tard, le géant américain de la recherche en ligne souffre encore peu. Mais la menace s’est nettement accentuée avec les avancées de la start-up Perplexity AI. Et surtout avec l’intégration d’une véritable fonctionnalité de recherche au sein de ChatGPT.

Celle-ci permet au robot conversationnel d’OpenAI d’aller trouver des informations sur Internet pour les combiner avec la puissance de l’intelligence artificielle générative. Et ainsi de remplacer les traditionnels liens ou petits extraits de sites Internet par des réponses plus complexes et détaillées.

Cette nouvelle expérience utilisateur pourrait remettre en cause la domination écrasante de Google, qui s’accapare plus de 90% des recherches traditionnelles, selon StatCounter. Le groupe de Mountain View a bien compris le danger: il a ajouté, non sans péripéties, des réponses générées par son modèle Gemini sur la page de résultats. Ce module doit proposer le meilleur des deux mondes: des réponses classiques et des réponses alimentées par l’IA.

La pression antitrust s’accentue

Déjà forte, la pression antitrust ne devrait pas faiblir en 2025. Elle devrait même s’accentuer. En Europe, les géants du numérique doivent désormais respecter le Digital Markets Act, une légalisation qui vise à renforcer la concurrence. La Commission a déjà ouvert des procédures contre Apple, Google et Meta. Le groupe à la pomme pourrait être le premier sanctionné pour ne pas avoir respecté l’interdiction de la pratique d’anti-steering. Il est aussi au cœur d’un dossier encore plus explosif: les boutiques tierces d’applications.

Au Royaume-Uni, la Competition & Markets Authority a obtenu de nouveaux pouvoirs. Et elle vise les pratiques commerciales de Microsoft et d’Amazon dans le cloud. Aux États-Unis, Google lutte pour éviter une vente forcée de Chrome. Et risque un démantèlement de sa machine publicitaire. En avril, un procès devra déterminer si Meta doit se séparer d’Instagram et de WhatsApp.

Apple et Amazon espèrent, eux, l’abandon des poursuites antitrust lancées par les autorités américaines. Nouveau géant de la tech, Nvidia n’est pas épargné: des enquêtes sont en cours en France, en Europe et aux États-Unis.

Le DSA à l’épreuve du feu

Le scrutin aurait presque pu passer inaperçu. Il pourrait au contraire marquer un tournant majeur dans la lutte contre la désinformation. Et constituer un test d’envergure pour le Digital Services Act, une nouvelle législation européenne qui impose notamment aux réseaux sociaux de prendre des mesures nécessaires pour lutter contre ce phénomène.

En décembre, le résultat du premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie a été invalidé par la justice, après la première place obtenue par un candidat d’extrême droite, pro russe et jusqu’alors peu connu. Selon les autorités roumaines, celui-ci aurait bénéficié d’une vaste campagne d’influence menée sur TikTok par Moscou. La plateforme de courtes vidéos est désormais ciblée par une procédure de la Commission européenne. Elle risque une forte amende.

Bruxelles enquête également sur X, l’ex-Twitter, lui aussi accusé de ne pas en faire assez pour respecter le DSA. Et ce n’est pas le déploiement à grande échelle de son IA Grok, qui permet en particulier de créer des images réalistes de personnalités publiques, qui va arranger le dossier du réseau racheté par Elon Musk.

Meta face à l’équation RGPD

Huit ans après, Meta espère enfin avoir trouvé un moyen de respecter le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui lui impose de recueillir le consentement des internautes avant d’utiliser leurs données à des fins publicitaires. En novembre, la maison mère de Facebook et d’Instagram a lancé des versions contenant des publicités “moins personnalisées”.

Celles-ci s’adressent aux utilisateurs qui ne souhaitent pas d’annonces ciblées, mais qui refusent de souscrire à un abonnement payant – dont le prix a été revu à la baisse par la société américaine. Meta répond ainsi aux critiques des Cnils européennes, qui avaient remis en cause ce principe de “pay or consent”. Ses services juridiques, vont désormais devoir convaincre les régulateurs.

Jusqu’à présent, toutes les solutions proposées ont été retoquées. Un avis défavorable des Cnils compliquerait grandement la tâche du réseau social, qui ne veut pas mettre en place une demande de consentement classique. Il redoute un rejet massif de la part de ses utilisateurs, qui limiterait ses capacités de monétisation.

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